- Tu as fait le choix d’une narration multiples (Anne, Alain, Florence et Faustine). Qu’est ce qui t’a poussé à t’exprimer à 4 voies ? Cela n’a pas été trop complexe ?
Au tout début, quand les scènes se sont mises en place, j’avais deux histoires distinctes en tête qui finissait par en faire une 3eme… je notais mes idées sur un carnet et je me suis dit pourquoi ne pas en faire une seule et unique en contrebalançant l’histoire des couples à chaque chapitre. Quand j’ai décidé de « faire parler » Florence et Faustine, c’était plus dans le sens où je souhaitais qu’on ait leur point de vue, leur façon de vivre les évènements qu’elles traversent.
- Il n’y a pas de chapitre du point de vue de Sylvain c’est un choix délibéré ? Ou tu ne te sentais pas de parler à travers lui ?
Oui c’est un choix, j’y ai pensé mais j’ai eu peur d’adoucir son personnage et je voulais qu’il reste ce qu’il est, quelqu’un qu’on méprise.
- Tu traites le sujet du cancer dans ton roman avec énormément de justesse et d’émotions. Est-ce que ce fut un exutoire pour toi ? D’une situation vécue par un proche ?
J’ai choisi cette maladie car malheureusement aujourd’hui elle touche tout le monde, sans faire de différence. J’ai ensuite préféré le cancer du sein puisqu’il est le 1er cancer chez la femme. Pour ma vie personnelle, j’ai vécu la situation avec mon grand-père. Le cancer a été difficile pour lui mais aussi pour tout l’entourage. Je voulais montrer que cette maladie touche le malade mais aussi ceux qui lui sont proche.
- L’emprise physique et psychologique de Sylvain est vraiment impressionnante et les scènes très dures à lire. Cela a dû être rude à écrire et à développer ? Qu’est ce qui ta inspiré cette situation ? Pourquoi tu as souhaité écrire sur ce sujet tabou mais bien trop présent ?
J’ai la chance de ne jamais avoir subi de telles violences (et je le précise car parfois on me demande). Je voulais un personnage torturé mais avec un bagage lourd et tabou. J’ai fait des recherches, j’ai eu des contacts avec certaines de ses femmes, qui s’en sont sorties, et lorsque j’écrivais, je tentais au maximum de me plonger dans le rôle d’une femme qui subit, qui n’ose pas et qui pardonne. Ça a été le plus dure à écrire ; et surtout, toujours je me disais « il faut que ce soit réel ! » autant les réactions que les gestes ou paroles. Parfois j’utilisais la violence verbale (qui détruit tout autant) et parfois j’utilisais la violence physique.
- Enfin qu’est ce qui t’a amené à confronter ces deux histoires distinctes dans un même roman ? As tu d’abord écrit l’une puis l’autre et tu les as fait se rejoindre ? Ou bien tout t’es venue au fur et a mesure de l’écriture ?
J’ai failli écrire l’une, puis l’autre et enfin une troisième ; mes dès les premiers chapitres, j’ai tout effacé pour n’en faire qu’une et unique.
Qu’est ce qui t’as donné le goût de l’écriture ?
Bonne question… n’ayant jamais écrit avant, ça m’est venu comme ça. J’ai eu une idée en tête et je me suis dit « il ne faut pas que ça reste là-dedans ! »
De quoi, ou quel événement t’es-tu inspirées pour écrire « Ne t’arrête pas de vivre » ?
De tout et de rien en particulier. Par contre il y a parfois quelque clin d’œil avec une chanson ou une date, c’est un peu une manière de dire que je n’oublie pas ceux qui ne sont plus là…
As-tu d’autre projet actuellement ? Si oui, peux-tu nous en dire plus ?
Je termine les corrections de Lover’DOSE que j’ai hâte de vous présenter et qui est totalement différent. Cette histoire sort le 7 novembre en numérique et en décembre en broché. C’est l’histoire de Calista, jeune française de 28 ans, qui revient en France après deux ans d’exil en Australie. Cali a un sacré tempérament et j’ai adoré lui donner vie. Elle est aussi gaffeuse et même si parfois on voudrait la balancer dans le fond de sa piscine, on s’en fait une amie qu’on aime détester !
J’écris aussi une toute autre histoire, mais je n’en suis qu’au début. Mes bêtas attendent la suite avec grande impatience et je pense que le titre sera « Un regard vers les étoiles ». J’espère vous dévoiler le résumé prochainement…
Comment s’est passé le parcours de l’écriture à l’édition ?
J’ai posté mes chapitres sur un site en ligne qui permet d’avoir des retours directs de lecteurs (wattpad). Je n’avais pas du tout l’intention de publier mes histoires puisque n’étant pas du milieu, je ne pensais tout simplement pas que mes histoires intéresseraient. Et un jour, plusieurs personnes ont commenté, et partagé mes écrits avec plus d’engouement que moi-même. Effet boule de neige, j’ai rencontré ces mêmes personnes et d’autres sur différents salons et à force de compliments j’ai osé envoyer en M.E (maison d’éditions) en me disant « je ne risque rien, ils vont voir que ça n’intéresse pas et je vais reprendre ma vie normale ». Bon depuis j’ai toujours une vie normale en fait (rires) mais j’ai eu plusieurs « oui » et quand je vois aujourd’hui les retours je suis encore perchée !! (Promis je ne me drogue pas !)
Quelle méthode de travail utilisez-vous ?
Aucune en particulier, je note l’essentiel de mes idées sur un carnet, puis j’écris le reste sur mon PC. J’écris quand je peux, quand j’ai le temps et l’envie. Je ne me contrains à rien, ça reste un réel plaisir !
Quel est selon-vous LE livre à lire ?
Je ris car si j’osais je dirais le mien… mais honnêtement Le livre ?! impossible de dire il y en a tellement que j’aime !
(10 min plus tard…) Ah mais si j’en ai un !!!! Je vais dire RATUS !! Mon 1er livre de CP, celui avec lequel j’ai appris à lire ! La base ! Ratus et Mina, ceux de ma génération vont dire ah oui !!!! (rires)
Que représente l’écriture pour vous ?
Un moment de plaisir, égoïste dans un premier temps, car j’écris ce qui me plait, pour moi ; et ensuite partagé car c’est toujours la boule au ventre que je le poste à mes bêtas (qui sont au passage des femmes exceptionnelles, que j’aime et qui sont devenues plus que des amies !). Lorsque j’ai leurs retours, bien souvent je souffle et c’est un réel plaisir d’échanger sur nos points de vue.
Un petit mot de la fin :
Merci pour cette interview, j’espère que vous aurez aimé…
Love